Emmanuel Macron veut augmenter le chèque énergie, tandis que Gérald Darmanin souhaite le simplifier. Cette hausse devrait élever le montant de cette aide à 200€ par an en moyenne dès 2019 et étendre le dispositif à plus de foyers.
Le chèque énergie : une aide en faveur des foyers modestes
Face au grondement de plus en plus bruyant des Français suite à l’annonce de la hausse de la taxe carbone, Emmanuel Macron annonçait le 6 novembre dernier sur Europe 1 qu’il voulait améliorer cette aide en faveur des ménages aux revenus les plus faibles. Généralisé en 2018, le dispositif permet aux foyers les plus modestes de bénéficier d’une aide pour payer leurs factures d’énergie ou pour réaliser des travaux de rénovation chez eux. Ce dispositif existe déjà depuis 2015 par la loi relative à la transition énergétique et la croissance verte. Il a d’abord été implanté dans quatre départements avant d’être étendu à tout le territoire. Il a peu à peu remplacé les tarifs sociaux de l’énergie qui n’incluait que le gaz et l’électricité, et couvre dorénavant tous les modes de chauffage en incluant également le fioul, le bois, etc.
Le chèque énergie est directement envoyé aux foyers éligibles sans qu’ils aient besoin d’en faire la demande. Il est versé en fonction des revenus cumulés des ménages et du nombre de membres dans le foyer. La durée de validité du chèque énergie varie en fonction de son utilisation (facture ou rénovation). Il est valable jusqu’au 31 mars de l’année suivante et tous les professionnels du chauffage et de l’énergie sont dans l’obligation de l’accepter. Il permet également aux foyers de payer leurs factures en ligne. Aujourd’hui, le montant versé varie entre 48 et 227€ par ménage et atteint 150€ par an en moyenne. Actuellement, 3,7 millions de ménages bénéficient de ce dispositif.
Une nouvelle annonce face à la colère
Emmanuel Macron a annoncé qu’il voulait augmenter le montant du chèque de 50€ par ménage dès 2019, portant à 277€ le montant maximum de cette aide.
Ce dispositif s’adresse avant tout au foyer en situation de précarité. Le Président déclarait : « Il faut qu’on regarde comment améliorer le chèque énergie parce qu’on ne peut laisser les gens alors que l’hiver commence dans une situation qui ne permet pas de se chauffer dignement« . Il compte également étendre le dispositif à 2,2 millions de foyers supplémentaires.
Un dispositif qui n’est pas utilisé par près de 15% des ménages
Cependant, plus de 560 000 des bénéficiaires n’en profitent pas, ce que déplore Gérald Darmanin. Le dispositif, selon lui trop complexe, doit être simplifié. Ce sont « des dizaines de millions d’euros mis à la disposition » des contribuables, mais « qu’ils ne dépensent pas », déclare-t-il. C’est en effet une perte pour 15% des ménages éligibles. Cependant, le chèque énergie profite déjà à plus de ménages que les tarifs sociaux qui n’étaient attribués que dans 60% des cas. En effet, le chèque permet aux receveurs de le déduire de leur tarification, mais ils ne l’encaissent pas directement. C’est l’Agence de services et de paiement (ASP) qui octroie ce chèque et qui rembourse les fournisseurs d’énergie ou les professionnels qui effectuent les travaux. Selon le Ministre, le dispositif devrait être élargi à tous les Français les plus modestes, et pas seulement ceux qui ne sont pas imposables, car il y a, en effet, une part des contribuables qui est payé au SMIC.
L’annonce de l’augmentation du chèque énergie avait d’abord été faite en réponse au mécontent des Français et compenser la hausse du prix du carburant. Ce dispositif pourrait coûter près de 800 000 euros en 2019 s’il était utilisé par la totalité des ménages éligibles.